Le plastique participe au réchauffement climatique.
Le plastique est omniprésent dans nos vies. Réalisons que nous sommes plus souvent en contact avec lui qu’avec l’eau. Il pollue nos terres, nos cours d’eau et nos océans à travers les microplastiques et les nanoplastiques. Nous en ingérons aussi puisqu’on en retrouve dans nos organes, dans notre sang et même dans les placentas. Réalisons aussi qu’il contribue au réchauffement climatique de manière non négligeable à cause de sa production, son transport et la gestion de sa fin de vie.
La production de plastique ne connaît pas la sobriété.
La consommation de plastique continue d’augmenter dans le monde. La production était de 200 millions de tonnes par an au passage à l’an 2000 et est actuellement d’environ 450 millions de tonnes de plastique par an, ce qui équivaut à une augmentation de plus de 100% en 20 ans ! Les prédictions pour les prochaines années ne sont guère meilleures puisqu’on estime que la production atteindra 600 millions de tonnes en 2030 et quadruplera d’ici 2050. Ce qui correspond à une croissance annuelle moyenne de 4% comme ce fut le cas entre 2010 et 2015. Les ambitions des industriels et la demande ne vont absolument pas dans la direction des objectifs climatiques fixés par la COP15 de Copenhague et la COP21 de Paris. À savoir, de limiter l’augmentation de la température à 2 degrés celsius. Le programme des Nations Unies estime pourtant que nos émissions devraient être réduites de 7,6% par an de 2020 à 2030, là où l’industrie plastique s’apprête à connaître, non pas un réduction mais une croissance vertigineuse dans les années à venir… Avoir une industrie qui s’apprête à quadrupler son empreinte carbone en passant de 1.7 Giga tonnes de CO₂e à 6.5 Giga tonnes de CO₂e en 2050, le tout alors que le monde entier tente d’inverser la courbe des émissions, ce qui ne peut plus être passé sous silence.
Le point commun entre plastique, Afrique et Amérique du sud.
Sauf que selon le CIEL (Center for International Environmental Law), les émissions de gaz à effet de serre liées au plastique pourraient atteindre 56 milliards de tonnes CO₂ équivalent d’ici 2050, ce qui représenterait 10 à 15% du budget carbone visé au niveau mondial. Ce qui représenterait une part supérieure au secteur du Transport. Pour l’année 2019, le bilan carbone du plastique était estimé 1.7 Giga tonnes de CO₂e (en 2015) ce qui est autant que toutes les émissions du continent africain. Le bilan carbone de l’industrie plastique est supérieur à celui de l’industrie aérienne qui est de 1,08 Gt de CO₂e selon The Shift Project !
Moins d’absorption de CO₂ à cause des microplastiques.
Réalisons aussi qu’il n’y a pas que les émissions de CO₂ liées à l’extraction, le transport, le raffinage, la production et le traitement de la fin de vie des déchets plastiques qui perturbent le climat. Il y a aussi l’impact des plastiques, notamment les microplastiques, sur la capacité des océans à absorber le dioxyde de carbone. Les océans sont un important puit de carbone. On pense notamment aux perturbations causées par les polymères et leurs additifs sur le plancton, tant sur la baisse de la reproduction que sur la baisse de la photosynthèse. Quand on sait que les océans absorbent 26% de nos émissions de CO₂ et que le plancton est à la base de la chaîne alimentaire, il est urgent d’agir.
Le bon filon de l’industrie pétrolière.
Réalisons que le plastique est issu à 99% d’énergies fossiles, de pétrole et qu’au cours de son cycle de vie, de l’énergie issue d’autres sources d’énergies fossiles est utilisée (charbon, gaz et pétrole). Environ 10% de tout le pétrole mondial est actuellement utilisé pour faire des plastiques et cela pourrait atteindre 50% en 2050 selon le Brand Audit de (Break Free From Plastic). En effet, avec le recul du marché des véhicules thermiques utilisant de l’essence et le recourt à moins d’énergies fossiles dans la production d’électricité, les industriels des hydrocarbures misent gros sur la plasturgie pour les sauver.
Qui sont les grands pollueurs plastiques ?
Réalisons que tant que les grandes marques et grands industriels feront le choix de persévérer dans leur consommation de plastique et d’énergies fossiles, ils continueront de réduire les chances d’atteindre les objectifs climatiques de l’Accord de Paris et du GIEC.
Au niveau des marques, Coca-Cola tient évidemment sa place de leader avec une nouvelle année en tête du classement de Break Free From Plastic. La marque utilise 3 millions de tonnes de plastique par an pour produire les emballages plastique de ses 100 millions de bouteilles vendues. Ce qui équivaut à 15 millions de tonnes de CO₂e émis par an. À titre de comparaison, c’est la consommation totale de plastique d’un pays comme la France. Elle est suivie par PepsiCo, Unilever, Nestlé, P&G, Mondelez, Philip Morris, Danone, Mars et Colgate Palmolive pour compléter le top 10.
Le recyclage, un moindre mal ?
Le meilleur déchet, c’est celui qu’on ne produit pas ! Mais pour le reste, le recyclage fait office de moindre mal. Recycler 1 tonne de PET permettrait d’économiser 2,29 tonnes de CO₂e (il resterait toujours 2,71t de CO₂e au bilant de ce rPET…
Jules VAGNER, fondateur d’Objectif Zéro Plastique